mardi 21 septembre 2010

Figeac

Nous avons été chanceux jusqu'à présent, quant à la température. Les journées ont été généralement très automnales : fraîches, voire carrément froides la nuit, se réchauffant au cours de la journée. Mais en général, le temps a été beau.

Le temps s'est couvert graduellement lorsque nous avons quitté Ambert, en direction d'Issoire.

Nous nous sommes arrêtés sur le bord de la route pour dîner, à la sortie de Parentignat, tout près d'Issoire, juste avant de rejoindre la E11/A75, la Méridienne, l'autoroute qui mène vers le Languedoc et la Méditerranée. L'avantage de voyager en motorisé, c'est qu'on peut prendre le temps de faire la sieste, le temps qu'il faut pour digérer, en s'allongeant sur un lit.

Deux heures plus tard, nous reprenions la route. À Massiac, nous avons bifurqué vers l'Ouest en empruntant la N122, en direction d'Aurillac. Le ciel devenait graduellement de plus en plus lourd. À Murat, il a commencé à pleuvoir.

J'aurais tellement voulu admirer le paysage des montagnes volcaniques de l'Auvergne, entre Ambert et Figeac. Les éléments ne me l'ont pas permis. À la station du Lioran, nous avons dû tortiller pour monter dans la montagne, où nous nous sommes retrouvés dans les nuages. Je n'ai donc pu admirer le vieux volcan du Puy Mary. Nous avons poursuivi notre route vers Aurillac, où nous avons fait le plein d'essence. Une heure et quelques minutes plus tard,  nous sommes entrés à Figeac, en fin de journée.

Les nuits sont froides depuis quelques jours. Le lendemain matin, nous nous sommes réveillés dans une brume épaisse.

Le Camping des Rives du Célé à Figeac tôt le matin, dans la brume

Mais cela nous importait peu, puisque nous allions passer la journée au Musée Champollion, le Musée des écritures du monde. ... À l'accueil du terrain de camping. la jeune dame nous a fortement déconseillé de se rendre au Musée en motorisé. Elle nous a assurés qu'il ne faudrait pas plus de vingt minutes en marchant lenn-te-ment... en mettant l'accent sur le premier « n » du mot, et en appuyant sur la deuxième syllabe, tout en étirant la dernière. Elle n'avait pas tort. Sauf que nous sommes probablement très lents. Surtout qu'il y a beaucoup de distractions et que je prends mon temps pour la photo.



Le Céré à Figeac
L'accent occitan est ici beaucoup plus prononcé qu'à Ambert. Nous y prenons autant plaisir que les gens de la place prennent plaisir à écouter notre accent. J'ai même l'impression qu'on fait durer les conversations juste pour le plaisir de la conversation.

On parle de tout et de rien...

Avec la boulangère par exemple, sur notre route en entrant dans la ville. Elle nous avait recommandé un bon restaurant pour le déjeuner, à l'heure du midi... une très bonne recommandation d'ailleurs : Le Grain de sel, pas très loin du Musée. On n'entre pas dans une boutique ou un commerce sans dire bonjour avant de demander ce que veut; on prend aussi le temps de jaser. Le commerce est une activité de socialisation. Elle est personnelle ici.


Nous avons aussi parlé de tout et de rien avec un employé de la municipalité, rencontré au hasard, lorsque nous lui avons demandé des directions pour se rendre à un endroit d'où l'on pourrait contempler d'un point de vue plus élevé, la gigantesque reproduction de la Pierre de Rosette, qui repose au centre de la Place des écritures. Quel hasard! ... il a retardé son retour au travail pour jaser un peu avant de nous présenter à un autre employé, qui nous a non seulement ouvert les portes du jardin que nous cherchions, mais qui a aussi pris le temps de répondre à toutes nos questions sur la conservation du patrimoine architectural de la ville... dont notamment les défis qu'avait représentés la rénovation de la maison natale de Champollion au moment du réaménagement du musée.


Les murs de Figeac, nous les avions contemplés au cours d'une courte flânerie dans les rues de la ville, au début de l'après-midi, avant la réouverture du Musée, tout en digérant notre déjeuner. Nous les avions contemplés le matin en se rendant au Musée, et en prenant le café à la Place Champollion, en attendant l'ouverture du Musée le matin. Nous les contemplerions à nouveau en fin d'après-midi, au moment de retourner au camping, sans oublier de passer chez la boulangère que nous avions rencontrée le matin...



Les murs sont vieux à Figeac mais, comme on peut le constater, les activités derrière les murs sont contemporaines...


Voici un exemple des bijoux qu'on trouve au Musée des écritures :
deux pages d'un des cahiers de travail de Champollion, alors qu'il déchiffrait les hiéroglyphes. Le mot manuscrit prend un tout autre sens quand on contemple celui-ci :



Prochaine étape : Sarlat-la-Canéda et la visite du Musée national de la préhistoire à Les-Eysies.

dimanche 19 septembre 2010

Ambert

Je vous dois toutes mes excuses pour cette absence de près d'une semaine.

Malgré toutes les merveilles des techniques télématiques aujourd'hui, outre le fait que je n'ai pas beaucoup de temps pour afficher mes petits reportages, j'ai été incapable d'établir une communication par Internet depuis quelques jours.

Nous avons fait du chemin depuis que nous avons quitté Lyon, mardi dernier.

Notre voyage se déroule un peu comme nous l'avions prévu quant à l'itinéraire. Mais il faut parfois s'adapter.

Les événements nous amènent parfois dans des sentiers que nous n'avions pas prévus... tel que hier soir par exemple. Nous sommes arrivés à Sarlat-La Canéda hier. Une belle petite ville qui a conservé son patrimoine médiéval. Son centre-ville à l'intérieur des anciens murs est protégé.

Une surprise nous y attendait. Nous sommes arrivés au cours des Journées du Patrimoine. Hier soir, comme à chaque année depuis un quart de siècle, les Sarladais ont éclairé leur ville avec une dizaine de milliers de lampions. Simultanément, on y a présenté une quinzaine de manifestations artistiques... théâtre, tour de chants des troubadours, exposition de peintures et de photographies, installations, concert de musique romantique... L'atmosphère est magique.


Ambert

En quittant Lyon, nous nous sommes dirigés vers Ambert, dans le département du Puy-de-Dôme, en Auvergne. C'est une petite ville. Guère plus de 7 000 habitants. Ce qui est étonnant, c'est ce qu'on peut y faire...

Ambert,en Auvergne

Nous aurions pu y passer une semaine entière sans se lasser. 

Ainsi, nous aurions pu visiter la Maison de la fourme; la fourme étant le fromage du pays, un fromage bleu, très doux, très délicieux, qui se mange avec tout et en toutes circonstances... au petit déjeuner en tartine, dans une salade à l'heure du midi pour le déjeuner, ou avec des saucisses, au souper...

Nous aurions pu aussi faire une randonnée dans le petit train touristique, ou visiter le musée des instruments agricoles. Mais nous avons préféré faire une petite randonnée (motorisée) dans les montagnes des environs pour visiter le petit musée de l'École de 1900 à Saint-Martin-des-Olmes, ainsi que le moulin à papier Richard-de-Bas.

L'École de 1900 est une célébration de l'école républicaine, accessible à tous, instituée par Jules Ferry il y a plus d'un siècle. Les garçons d'un  côté de la salle de classe unique dans les petites communes, et les filles de l'autre. L'institutrice habitait le troisième étage, comme dans les écoles de rang de nos campagnes québécoise, il n'y a qu'un peu plus d'un demi-siècle. Au moment où nous sommes arrivés, il y avait une visite organisée de personnes âgées, plus âgées que nous, des Français, qui s'y reconnaissaient visiblement. Tout un étage est consacré aux jouets des enfants, souvent confectionnés par leurs parents ou leurs grands-parents. Comme l'animatrice le soulignait, les enfants apprenaient à devenir des adultes tout autant en jouant avec leurs jouets qu'à l'école même. À l'étage, une salle entière était consacrée aux livres, aux outils pédagogiques (cartes géographiques, tableaux, ...) et aux instruments d'époque liés à la vie scolaires... règles en bois, compas, plumes et porte-plumes, étuis à crayons, encres, cahiers, sacs d'école, crayons...



À la boutique, en sortant, j'y ai personnellement fait le plein d'instruments d'écriture, pour compléter ma collection d'objets d'écriture : ardoise, crayon en ardoise, divers crayons d'époque, porte-plume, cahier d'écolier, règle en bois, taille-crayon...

C'est pour visiter le moulin à papier Richard-de-Bas que nous avions choisi de nous rendre au coeur de la France, en Auvergne, un pays montagneux. Ce moulin est un des plus vieux en Europe. Il y a bientôt sept siècles, on y a innové en utilisant le pouvoir hydraulique pour activer d'immenses piles qui déchiquetaient de vieux chiffons, pour en faire un pâte.

On fabrique le papier dans cette région depuis 1326. Ce fut pour nous deux une visite des plus agréables et instructives. Au cours d'une visite d'un peu plus d'une heure et demi, on y décrit le contexte social et économique de la production du papier autrefois, avant la révolution industrielle; on y raconte l'histoire du papier; mais surtout, on y fait la démonstration de la fabrication du papier. C'est une chose de lire des descriptions des processus de fabrication du papier. C'en est une autre que de le voir. Chaque feuille devait être fabriquée de telle sorte qu'elle ne soit ni trop épaisse, ni trop mince, calibrée selon des barèmes précis.
L'entrèe du Musée historique du papier - Le moulin Richard de Bas.

Bien entendu, j'ai fait provision de quelques feuilles de ce papier. Je n'ai pas encore touché ce papier avec mes plumes. Le site même est superbe. Le temps était magnifique.


Jeudi est jour de marché à Ambert. 


Le vendeur de miel, un jeune homme très sympathique. Son miel est délicieux
La mairie ronde d'Ambert, un édifice unique,
mentionnée dans le roman de Jules Romain, Les Copains d'abord.
Ce roman inspira un film dont la chanson titre, bien connue,
est celle de George Brassens.
Comment résister à tant de tentations? Nous en avons profité pour y faire quelques provisions, avant de nous diriger vers Figeac, dans le Lot. Un tout autre pays comme on le dit ici. Une longue randonnée de quelques heures.

dimanche 12 septembre 2010

Un guide touristique est un instrument indispensable pour quiconque veut pleinement profiter d'un voyage à l'étranger. Mais rien ne vaut le contact direct avec les gens qui habitent les pays qu'on visite. Ce sont eux qui y vivent quotidiennement. Ils peuvent nous apprendre bien des choses qu'on ne trouverait pas dans des livres, ou dans des pages de l'Internet.

La France est un pays familier pour nous Québécois, surtout pour ceux qui, comme moi, ont fait leur « cours classique » à l'adolescence. Ce n'est pas tout à fait un pays étranger. Mais cela demeure, malgré toutes les affinités qu'il peut y avoir entre Québécois et Français, un pays étranger, de bien des points de vue.

Nous nous en rendons compte, de multiples façons, depuis trois jours que nous y séjournons.

Nous avons eu le bonheur, dès la première soirée, d'avoir été accueillie par une famille française, en fin de journée, au début du « week-end ». Sophie est une très grande amie de la famille de ma belle-sœur. Elle a étudié au Québec. Elle compte bien y retourner, avec son mari, Olivier. Nous avons passé une agréable soirée à jaser... de tout et de rien. Entre autres, nous avons appris, à la veille de prendre possession d'un camping-car pour quelques semaines, qu'il ne faut pas tourner à droite au feu rouge. On nous a vivement conseillé d'aller voir le défilé de la Biennale de la danse, qui eut lieu cet après-midi même, au centre de la ville. Nous aimerions bien suivre le conseil d'Olivier et d'aller faire notre marché aux Halles de Lyon, mais ce n'est pas nécessairement pratique dans notre cas. On verra... peut-être demain...

Nous avons donc pris possession de ce qui deviendra notre maison pour les prochaines semaines. Toute la journée hier y a été consacrée : se rendre à l'agence de location, examiner le véhicule, se familiariser avec celui-ci... Nous avons alors pris la route en direction du terrain de camping que nous avions repéré pour séjourner quelques jours. Et nous avons été pris, quelques minutes plus tard, dans un embouteillage, en traversant la ville de Lyon, un samedi-matin, du sud-est vers le nord-ouest. En après-midi, nous avons passé une bonne partie de l'après-midi dans un centre d'achat, à distance de marche, de l'autre côté de l'autoroute A6, Paris-Marseille. En soirée, nous avons vidé nos valises et commencé à habiter les lieux. Le véhicule conserve encore quelques mystères, que nous n'avons pas encore résolus. Ce n'est qu'une question de temps.
Une petite Fiat, plus grande que le camping-car que nous utilisons pour explorer l'Amérique du Nord.
Notre cinq étoiles mobile.
Nous nous sommes levés ce matin, bien reposés. Prêts à entreprendre une autre journée. Une autre longue journée : le marché des bouquinistes, sur le Quai des pêcheries, au bord de la Saône... Nous y avons chacun refait le parcours intellectuel d'une vie... ces livres qui ont nourris notre enfance, notre adolescence, notre vie adulte... difficile de résister aux tentations...



...puis le rassemblement, à la Place des Terreaux, des 16 groupes, réunissant 4 500 participants du grand défilé de la Biennale de la danse.




Enfin, en fin d'après-midi, la visite du Musée gallo-romain de Lyon...


description à compléter... je manque de temps. Dimanche soir, il est 23 h 00.

samedi 11 septembre 2010

Le temps fuit en voyage

J'ai de la peine à saisir que ce n'est que hier matin que nous attendions l'arrivée du TER qui nous a emmenés de Genève à Lyon. 


Gare de Cornavin, à Genève, en attendant le TER Genève-Lyon

Nous avons l'impression de nous retrouver dans un tourbillon. Tout passe si vite. Et pas de temps pour en rendre compte.

Il y a deux jours, jeudi, nous avions appris en quittant notre hôtel pour aller explorer Genève, que c'était jour de fête à Genève. Tout, ou presque tout, était fermé: la plupart des services publics (sauf le transport en commun et le bureau du tourisme), les grands commerces, beaucoup de restaurants même. On aurait dit que les Genevois avaient abandonné la ville aux touristes.

C'est en après-midi, en faisant jasette avec deux Genevoises dans un café, que nous avons appris ce qu'était le Jeûne genevois : une journée pour se souvenir des heures difficiles que les générations anciennes ont vécues dans le passé, plus ou moins récent. Elles avaient autant de questions à notre égard que nous en avions au sujet de la Suisse d'aujourd'hui.

Au cours de cette conversation, elles nous ont donné de bonnes adresses où on peut manger sans dépenser une fortune à Genève. Plus tard, en fin d'après-midi, nous nous sommes donc rendus au premier restaurant qu'elles nous avaient recommandé : le Bain de Pâquis. À moins qu'un Genevois ne l'y ait conduit, c'est probablement par hasard, en déambulant sur la jetée que le touriste découvrira ce restaurant. Et même s'il se rend compte qu'il s'y trouve un restaurant, il n'y prêtera pas attention. Erreur! J'y ai dégusté un magnifique canard au poivre noir. Dans les restaurants qui longent les quais du Lac Léman, à quelques pas de là, on aurait dépensé au moins le double pour un repas tout aussi délicieux.

La pluie a passé pendant que nous dînions. Elle a forcé tout le monde à entrer à l'intérieur. Nous y avons partagé une table avec un groupe de jeunes gens, dont deux Québécois. Le jeune homme était de passage en visite chez ses amies, dont une est étudiante en relations internationales à Genève. Il est originaire du Bas du Fleuve et a travaillé à Ottawa au cours de l'été qui vient de se terminer. À son avis, Genève est bien. Une belle ville, quoique plus tranquille qu'Ottawa.

En sortant à l'extérieur, on a constaté que la pluie était passée. Le soleil la repoussait au loin dans les montagnes avec un balai en forme d'arc-en-ciel.




Notre séjour à Genève a été court.

On a beau avoir le temps devant soi, les horaires de voyage peuvent être aussi inflexibles que celui du milieu de travail.

Nous devions partir vendredi matin. Nous avions un rendez-vous vendredi soir et un autre samedi matin.

jeudi 9 septembre 2010

Genève - premières impressions...

J'ai perdu l'habitude des vols transatlantiques. Le corps n'est plus aussi jeune. C'est plus difficile d'accuser le coup...  une attente plus longue et des procédures plus exigeantes pour l'embarquement; six heures assis dans un espace très étroit; l'adaptation à un nouveau rythme circadien; un estomac qui ne reconnaît plus son alimentation...

Il faut dire aussi que cela faisait trente ans depuis la dernière fois. C'était bien avant l'événement du 11 septembre fatidique.

Pourtant, la première fois que j'avais traversé, il y a quarante ans, tous les passagers avaient été obligés de débarquer de l'avion, afin que chacun puisse identifier ses bagages.Une personne qui s'était enregistrée plus tôt le matin même à Montréal n'était pas embarquée au moment du départ. Ses bagages étaient restés seuls, dans l'aire d'identification. Les agents s'étaient précipités sur ceux-ci, pour les isoler. Il avait fallu réembarquer et le navigateur avait dû refaire le calcul du parcours, avec de nouvelles données, quelques heures plus tard. Il pouvait toujours naviguer au sextant. 

Rien de tel aujourd'hui. Tous les passagers peuvent suivre le parcours sur un petit écran devant soi : la distance parcourue à tout moment, tout au long du vol, l'altitude, la vitesse au sol, la température extérieures. J'ai suivi la progression du vol sur toute la durée. J'ai su au moment exact à quel moment nous avons dépassé Terre-Neuve, à quel moment nous avions accompli la moitié du trajet... Une heure environ avant de s'approcher de l'Irlande, j'ai regardé à travers le hublot. J'ai perçu les premières lueurs du jour qui allait se lever à l'est.

À 10000 m d'altitude et à 1000 km/heure au-dessus de l'Atlantique

Quelques heures plus tard, nous débarquons à Genève.

Le temps de nous rendre à l'hôtel, déposer les bagages, nous rafraîchir, nous amorçons une première visite de la ville. Nous voulions, entre autres, activer le téléphone numérique; mais ça, c'est une autre histoire... (à venir au cours des prochains jours). Ce fut une longue marche dans les rues de la vieille ville... 



Aperçus de la Vieille ville de Genève 

... une longue marche en après-midi, suivie d'une autre, plus courte, après le dîner, en fin de soirée. Comble d'ironie, nous avons dîner à l'Age d'or (11, rue de Cournevin).

La ville nous plaît beaucoup. Nous nous sentons comme des gamins, mentalement, il faut le dire, qui gobent tout ce qu'ils voient, touchent, dégustent, sentent, et entendent. J'ai remplacé le couteau suisse qui m'avait été confisqué à l'aéroport de Dorval... ça aussi, c'est une autre histoire (à venir aussi au cours des prochains jours).

Décalage horaire : quelle heure est-il?

Aujourd'hui, au moment de repartir explorer, nous apprenons que c'est congé : tout est fermé partout, sauf les services publics essentiels et beaucoup de restaurants, mais pas tous. On marche. On parle avec des gens de la place dans un café, qui nous suggèrent toute une série de restaurants pas trop chers, pour satisfaire une variété de goûts.

Demain, nous prenons le train régional pour nous rendre à Lyon. Mais nous reviendrons dans un mois à Genève, pour reprendre l'avion qui nous ramènera chez-nous.

vendredi 3 septembre 2010

Sortir des sentiers battus...


J'ai toujours aimé sortir des sentiers battus... baliser de nouvelles pistes... D'aucuns préfèrent un cheminement en ligne droite, un horizon clair, la certitude des autoroutes. Je préfère explorer.

La première fois que j'ai traversé l'Atlantique, j'avais guère plus de vingt ans, peu de possessions, le pied léger. Je savais où j'allais, mais je n'avais pas encore établi ma route. Et je me laissais distraire par les sentiers qui s'écartaient de la voie principale... au hasard des rencontres... de découvertes... À vingt ans, on ne calcule pas le temps. On a tout le temps devant soi.

Aujourd'hui, j'ai accumulé plus de quarante années de bagages. L'usure du temps a ralenti le pas. Mais l'esprit n'est pas moins léger et, si je planifie beaucoup plus mon itinéraire, je n'en calcule pas moins une place, un espace, du temps pour la distraction. J'ai aussi conscience que j'ai moins d'endurance... et surtout, moins de temps à vivre, qu'il me faut l'économiser. On veut tout voir, tout entendre, tout sentir, tout vivre... il faut toutefois choisir.

On pourrait se cantonner dans les villes. Se déplacer sur les autoroutes, par autobus ou par train, ou encore d'un aéroport à l'autre, d'une ville à l'autre. Ce faisant, on limite cependant beaucoup le potentiel des découvertes. 

Le monastère de Patmos, l'Acropole de Lindos sur l'ile de Rodos en Grèce, les mégalithes de Stenness ou de Calanish en Écosse, sont tous situés loin de grands centres urbains.

L'Acropole de Lindos - 1977

Ma conjointe et moi aimons tout autant la ville que la campagne. C'est pour cette raison que nous avons adopté, il y a une trentaine d'années, le camping comme mode de voyage. D'une part, c'est plus économique. D'autre part, cela offre beaucoup de flexibilité. On peut alors choisir de coucher sous la tente ou de louer une chambre d'hôtel, de préparer son repas ou de s'arrêter dans un restaurant, passer la soirée devant un feu de camp ou traîner dans des cafés en ville...

Depuis un peu moins d'une dizaine d'années, nous avons légué notre tente à notre fille. Nous voyageons dorénavant en auto-caravane. Nous sommes devenues des tortues motorisées. C'est beaucoup plus lourd, certes. Mais c'était devenu, compte tenu de notre âge, une condition pour continuer à voyager sur notre continent, l'Amérique du Nord.


Nous sommes devenus des tortues motorisées...

Lorsque nous avons décidé de retourner en Europe, nous avons choisi de conserver ce mode de transport et d'hébergement. Notre prochain voyage sera hybride : avion, train, auto-caravane (camping-car, comme on le dit en France); hôtels et terrains de camping.

Ce choix impose des défis et des contraintes, tout en ouvrant de nouveaux champs d'exploration. 

Nous sommes familiers avec le camping en Amérique du Nord. En Amérique, nous savons où nous approvisionner pour le nécessaire de tous les jours; nous connaissons le système routier... Ce sera un nouvel apprentissage en Europe. Il faut prévoir s'équiper de façon différente : il y aura des bagages supplémentaires, dont la literie et le minimum d'ustensiles de cuisine, par exemple.

Par contre, ce mode de transport nous offrira l'occasion de mieux connaître d'autres dimensions des pays que nous visiterons, tel que de communiquer directement avec les gens dans les marchés publics dans les petites villes en régions pour s'approvisionner en fruits et légumes, fromages, viandes... de parcourir les routes départementales pour découvrir d'autres paysages que les attraits touristiques urbains les plus courus.

jeudi 2 septembre 2010

La préparation du voyage

Il y a longtemps que je n'ai pas préparé un voyage comme celui que nous ferons dans quelques jours. Du moins, pas avec autant de détails et de minutie. 

Il n'y a pas si longtemps, on devait consulter des guides, lire des livres. On pouvait communiquer avec des bureaux officiels d'information touristique et commander des brochures. On trouvait l'information dans des publications.

Lorsque nous avons visité l'Écosse, il y a trente ans, j'avais lu des livres d'histoire, de sociologie, d'ethnologie, des romans; j'avais ratissé des publications sur l'actualité récente du pays, et consulté des guides spécialisés. À cette époque, je m'intéressais beaucoup aux mégalithes, ainsi qu'à l'éveil et à l'expression des identités nationales et régionales. Ce dernier sujet m'intéresse toujours d'ailleurs.



Brodgar, Orcades, Écosse -- 1980



C'est ainsi que j'avais tracé un itinéraire approximatif. Mais c'est sur place que j'avais recueilli l'information quant au réseau de Bed and Breakfast, ainsi qu'aux modes de transport disponibles. Nous étions sortis des sentiers battus et nous avions vraiment établi de bons rapports avec les Écossais, notamment dans les pubs, mais pas uniquement dans les pubs.

On trouve l'information beaucoup plus facilement aujourd'hui, grâce à l'Internet. Mais il faut se méfier. On ne trouve pas nécessairement tout sur Internet et ce qu'on y trouve n'est pas nécessairement plus à jour que si on consultait un dépliant publié on ne sait quand.

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Je me souviens, il y a plus d'une quinzaine d'années, j'avais fait un travail avec des collègues dans le cadre d'un cours du programme du MBA. Nous avions élaboré un une stratégie d'affaires pour une agence de voyage locale. Dans le cadre de la recherche, j'avais trouvé des sources qui prévoyaient que dans un avenir rapproché, le client pourrait ouvrir son ordinateur, se brancher sur les réseaux mondiaux, réserver lui-même son hébergement, réserver un siège sur vol d'avion, louer une voiture, voire acheter des billets de spectacles. C'était l'avenir. L'avenir est arrivé beaucoup plus rapidement que prévu.


Je peux aujourd'hui consulter Google pour tracer un itinéraire précis, en voiture ou à pied, pour aller du point A au point B, rajouter une troisième destination, et visionner des images du parcours. C'est à se demander pourquoi se donner la peine de dépenser tant pour aller en personne voir ce qu'on peut trouver sur un écran d'ordinateur dans son logement.


Je voyage depuis des semaines, dans ma tête. Le virtuel a ses limites. Il ne remplacera pas le vécu... les rencontres que l'on pourra faire en route... les imprévus... Même le temps qu'il fera constituera une expérience, que ce soit une canicule ou la pluie.

mercredi 1 septembre 2010

Depuis une trentaine de mois, je rédige un journal à la main, avec une plume, une vraie plume.

C'est aussi avec des plumes que je rédige des notes de lecture, des notes de réflexions, des brouillons de témoignages et de récits narratifs, sur le phénomène même de l'écriture.


Alors pourquoi amorcer la rédaction de ce journal ou carnet électronique, un blog?

Parce que le moment est opportun.

Il y a longtemps que j'y songe. J'avais même commencé à concevoir une structure pour un site personnel. C'était, et cela demeure un projet un peu ambitieux. Mais cela reste un projet pour l'avenir

Depuis des mois, je prépare un voyage. Ce sera, en quelque sorte, un voyage initiatique. Le voyage du début de la retraite. J'en parle à tout le monde de mon entourage. Or, beaucoup de gens m'ont demandé si j'allais tenir un blog, un journal de voyage. 

J'ai donc décidé de plonger. De me laisser aller...

Voici donc quelques traces de ce sillage qui traîne derrière moi, dans ce voyage que je fais depuis plus de soixante ans de vie. Sans les garde-fou d'une éditrice ou d'un réviseur, d'une maison d'édition, à froid, directement...

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Je fais métier de scribe.
Je continue de faire métier de scribe. Sauf que désormais, je le ferai uniquement pour me plaire, au lieu de louer ma plume à un employeur. 

Tant de choses à dire. Par où commencer?
Je vous entends presque, me dire : ce voyage que vous planifiez depuis des semaines et des mois. J'y arrive. Il faut patienter. Pour l'instant, il suffit de savoir qu'il commencera physiquement dans une semaine. C'est-à-dire qu'il a déjà commencé depuis très longtemps.

À suivre...