dimanche 10 octobre 2010

Le début du retour...

Avignon, dimanche après-midi, 10 octobre

C'est l'automne ici. Pas le même automne qu'au Québec, mais l'automne tout de même. Des feuilles qui jaunissent et tombent.

Demain, nous amorcerons les premières démarches de notre retour au pays. Dimanche prochain, nous serons chez-nous.

La semaine qui vient peut encore nous réserver des surprises. Les mouvements sociaux en France peuvent nous compliquer la vie. Mais ce n'est pas à nous de s'en plaindre... au contraire. Environ trois quarts des Français appuient ce mouvement de protestation. On composera avec la tournure des événements dans les jours à venir. Telle est la nature même des voyages : apprendre à composer avec la réalité.

Trente jours dans notre « cabane motorisée en France », c'est à la fois long et court. Notre parcours était épuisant. Nous avons appris bien des choses sur les voyages de longue durée. Entre autres, que nous devons apprendre à nous rythmer, à nous donner du temps pour digérer, se reposer, reprendre le souffle. Nous ralentissons nos activités. Nous multiplions les journées de pause.

Demain, donc, nous quitterons Avignon pour retourner à Lyon. On nous annonce de la pluie. Nous devons remettre l'auto-caravane à l'agence de location mardi matin.

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Depuis quelques jours, nous avons bénéficié de journées splendides, chaudes et ensoleillées. En partant de Marseillan-Plage, où nous avions passé six jours, nous avons traversé la Camargue, en direction d'Avignon. Le lendemain, nous avons pris le train régional, pour un aller-retour d'une journée jusqu'à Marseille. Hier, nous avons visité Avignon. Aujourd'hui, nous sommes allé faire un tour dans la campagne environnante du Vaucluse, pour visiter, entre deux averses de pluie (puisque le temps a changé), le Village des Bories.

Le Village des Bories

On baigne dans l'histoire depuis le début du voyage.

À Marseille, on nous a fortement recommandé, étant donnée le temps que nous avions l'intention de passer dans cette ville, d'aller visiter le Jardin des vestiges et le Musée d'histoire de Marseille, qui lui est attenant. Diane, qui a enseigné l'anthropologie à des étudiants du Cégep pendant un tiers de siècle, était dans son élément.

Diane était dans son élément
 

Il y a 25 siècles, des Grecs venus de la Turquie d'aujourd'hui, fondaient un comptoir
sur le site illustré ci-dessus, qui allait devenir la ville de Marseille avec le temps.
Selon la légende, leur chef a épousé une princesse originaire du peuple qui habitait les environs.
Une légende qui explique fort bien la nature de cette ville et l'image que se font les Marseillais d'eux-mêmes.

La visite de ce site nous en apprend beaucoup sur Marseille et les Marseillais. Nous avons particulièrement été impressionnés par le travail d'une jeune femme qui guidait en groupe d'enfants de six ou sept ans à travers le Musée. À ces enfants, elle expliquait les origines de « leur » ville. Elle s'adressait à eux, des enfants d'origines diverses, en leur disant constamment, « Nous, les Marseillais, nous... » Une belle leçon d'intégration.

Depuis quelques jours, nous nous répétons constamment qu'il faudra revenir un jour, dans quelques années, dans cette grande région.

Il y a tant à voir et le temps que nous avions nous a obligés à faire des choix difficiles : Nîmes, Aix-en-Provence, ou Avignon? Comment véritablement connaître une ville lorsqu'on n'a qu'une journée pour l'explorer? Ce qui n'empêche pas d'y faire des découvertes inattendues.

Nous avons vraiment aimé traverser la Camargue. Hier, à Avignon, nous avons marché sur le Pont Saint-Bénézet à Avignon et on a appris que ce n'est pas sur le pont qu'on danse, mais bien sous le pont qu'on y dansait. Le pont n'est vraiment pas assez large pour y danser une sarabande ou une farandole.

Le Pont Saint-Bénézet, à Avignon.
Beaucoup trop étroit pour qu'on puisse y danser une sarabande ou une farandole

À suivre...

lundi 4 octobre 2010

Quelques mots à la sauvette...

Marseillan-Plage

Que le temps passe vite. On en perd la notion du temps.

Quatre semaines que nous voyageons. Il ne nous reste plus qu'une dizaine de jours avant notre retour en Amérique.

Je m'excuse de mon manque de constance. J'ai cessé d'afficher des notes de voyage sur ce carnet électronique parce que cela me prenait trop de temps. Le temps de télécharger les photos sur l'ordinateur dans leur état brut, de les traiter par la suite, de les télécharger sur Internet, et de les afficher ici. Puis de rédiger un texte, un texte que je trouvais trop superficiel, qui ne rendait pas justice à ce que nous ressentons en faisant ce voyage.

Il y a tellement de choses à raconter.

Par exemple, ce vieux monsieur de 90 ans rencontré sur un quai à Bordeaux, qui nous a parlé de ce que Bordeaux avait l'air il y a un demi-siècle et plus. On pouvait imaginer, en regardant ses yeux pendant qu'il nous décrivait ces lieux où il a vécu et travaillé toute sa vie, à quoi pouvait ressembler le port de Bordeaux, et ces demeures somptueuses de la grande bourgeoisie des négociants vinicoles qui a régné si longtemps sur la ville.

Ou encore, de cette visite très émouvante et inspirante au Musée national de la préhistoire à Les-Eysies-de-Tayac : dire que l'humain, nos ancêtres à tous, habite le territoire que nous visitons depuis 40 000 ans et plus.

Sous un abri de pierre à Les-Eysies-de-Tayac,
à l'extérieur du Musée national de la préhistoire
Outre ces compte-rendus de rencontres et de visites que nous avons faites, il y a aussi l'expérience même de voyager en « camping-car », comme on le dit ici, ainsi que l'expérience du camping en France et en Catalogne, en cette période de l'année.

Je me suis souvenu de notre voyage en Nouvelle-Angleterre l'an dernier. J'avais tenu un journal de voyage... des notes manuscrites, des compte-rendus de nos expériences, des réflexions, des impressions... Cette fois-ci, je n'ai presque rien écrit dans mon carnet de voyage, jusqu'à ce que je suspende en partie ma présence sur Internet. Je me suis rendu compte que j'y perdais au change. C'est pour cette raison que depuis notre passage à Sarlat, j'ai repris l'écriture manuelle de mon journal de voyage.


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Depuis Figeac, nous nous sommes arrêtés à Sarlat, Bordeaux, Toulouse, Barcelone. Les distances ne sont pas énormes, en comparaison des distances auxquelles nous sommes habitués chez-nous au Québec et dans le reste du continent nord-américain. Un voyage en Gaspésie à partir de Montréal serait probablement moins long, même sans passer par le Saguenay ou la Beauce.

Nous sommes aujourd'hui rendus dans le Languedoc, dans un village de villégiature, sur le bord de la Méditérranée. Un village qui est en train de se préparer à une longue hibernation. 




Au début du mois d'octobre, on n'y retrouve que quelques p'tits vieux comme nous, qui profitent des derniers jours d'une saison qui traîne en longueur.

La saison touristique, m'a-t-on expliqué hier soir, n'a pas été bonne cette année. On se ressent ici de la crise économique qui secoue tout le monde occidental. Elle a été pire que l'année précédente. Le tenancier du bar où je prenais mon café tout en rédigeant mon journal de voyage me confiait qu'ils auraient de la difficulté à tenir le coup si l'afflux touristique ne reprenait pas un plus de vigueur l'an prochain.

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Samedi soir dernier, le Grec s'est graduellement imposé dans le paysage. Le Grec, c'est le vent du Nord-Est. Il soufflait fort, très fort. Il nous a inquiété toute la nuit. Le matin, il m'a carrément intimidé. Nous avons décidé de ne pas bouger hier. Il a continué à souffler toute la journée, et toute la nuit de dimanche à lundi. Le Grec bouleverse tout. Il dérange. Il a même interrompu la communication Internet depuis samedi soir sur le terrain de camping. Ce matin, il soufflait toujours très fort.




On prend un certain rythme en voyage. Moduler ce rythme est important. Parfois, les événements s'en chargent. Depuis quelques jours, c'est la température. Mais à Bordeaux d'abord, il y a une dizaine de jours, puis à Barcelone à nouveau en milieu de semaine la semaine dernière, c'est l'actualité qui nous a pris au passage. Les Français affichent leur opposition à la réforme du régime de retraite public.

Nous avons modifié notre itinéraire pour tenir compte de la journée de grève du 23 septembre dernier un peu partout en France. Il n'y avait pas de transport à commun dans les grandes villes. Nous avons donc repris la route cette journée là. Au moins, nous nous étions préparés à cette éventualité.

À Barcelone, nous avons été surpris d'apprendre le jour de notre arrivée, qu'il y aurait grève générale le lendemain. Heureusement, le camping était situé sur le bord de la plage.




Il faisait chaud. Le ciel était bleu... méditerranéen. On a fait un peu de ménage, j'ai rattrapé des retards (photos, prise de notes de voyage, ...), nous nous sommes baignés... Bref, on se l'est coulée douce. Le lendemain nous reprenions notre rythme... Une journée dans Barcelone, avant de revenir en France vendredi dernier.

Demain, nous poursuivons notre périple. Je souhaite qu'il fasse beau.